Je commençais fermement à m’ennuyer. De tous les bals de fondateurs que j’avais fait, celui-ci était vraiment le plus ennuyant tous. Bon, c’était toujours mieux que de finir enfermer dans une grotte où votre pire ennemi vous retrouvait et vous faisait souffrir pendant une semaine mais c’était quand même ennuyant à mourir. Ce n’était pas que les gamineries de Lily et Eleana ne m’intéressaient pas mais… ça ne m’intéressait pas. Je soupirais, je n’avais rien à faire. Certes la reconversion de Damon en humain m’intriguait mais je ne pouvais pas aller le harceler maintenant. Je retirais la traine rouge de ma robe pour ne garder que la robe courte. J’eus un instant l’idée d’aller pendre un humain avec mais je me retins, je tuerais des gens plus tard. J’avais déjà aperçus Stefan près du punch tout à l’heure et voilà que maintenant il se dirigeait vers moi. Je lui souris et lui fit un clin d’œil. Il me prit brutalement par le bras et m’amena aux… toilettes ? Bizarre comme destination. Une fois enfermés à double tour dans celle-ci je me dégageai violement de son emprise.
- Enfin de retour. Pour faire quoi cette fois-ci, Katherine ? Montrer qu'Elena a une sœur jumelle ?
-Bonjour à toi aussi Stefan, je suis ravie de te revoir ! Dis-je sur le ton du sarcasme.
Je le dévisageais d’un air las, j’en avais vraiment rien à faire d’Elena. C’était de l’histoire ancienne. Elle ne m’était plus d’aucune utilité. Je me penchais vers Stefan et lui caressai la joue de mon index.
-Hmm… les toilettes. Pas très romantique comme destination. « Enfin » -je relevais le terme qu’il avait emprunté-, t’aurais-je manqué Stefan ?
Je lui fis un clin d’œil et retirai ma main. Je souriais, mais il ne le vis pas puisque je m’étais mise dos à lui.
-Tu ne trouves pas que le bal des fondateurs est toujours d’un ennui… ? Enfaite je viens ici pour mettre de l’action … et tuer des gens, et puis y a du punch gratuit alors vu que je m’ennuis j’irais peut-être me saouler tout à l’heure. Quant à Elena et bien vois-tu je n’en ai plus rien à faire d’elle. Elle ne m’est plus d’aucune utilité.
Je fis une pause, m’arrêtant de marcher dans ces toilettes assez étroites. Je me retournais pour lui faire face :
-Et toi Stefan, si tu t’ennuis tellement que viens tu faire ici ? J’espère que ce n’est pas pour me tuer cette fois…
Je passais tout près de lui, de sorte que nos mains se frôlèrent. Je voulais juste le provoquer, après tout ça mettrait peut-être du piment dans ma soirée bien ennuyante ?

-Si j'avais voulu te tuer Katherine, ne crois-tu pas que je l'aurais déjà fait ? Répondit Stefan, un sourcil levé.

Stefan, ou le frère Salvatore qui m’a le moins aimé… a mon grand désespoir. Même si le ténébreux et magnifique Damon m’aimait à en mourir c’est Stefan que j’avais voulu, mais à cette époque il ne devait pas être du même avis, et encore moins maintenant… Je savais que j’exerçais quelques chose sur lui, enfin en tout cas il fut un moment où j’en étais sûre mais avec ce que j’avais fait subir à son Elena je ne pouvait plus en être certaine… Mais si j’avais effectivement ce « pouvoir » sur lui, il le cachait très bien, son visage restait impassible, ainsi que sa voix. Si je voulais avoir une quelconque emprise sur lui il faudrait donc faire réagir son corps.

-Stefan… même si tu es aussi sexy que moi -je marquai une pause- on sait tous les deux que je suis la plus forte.

Je mis mon poing sur ma hanche et lui adressais un clin d’œil.

-Soyons clair, le jour où je le ferais, tu seras la première au courant. Il se rapprocha de moi, ainsi j’avais encore de l’emprise sur lui. Je réprimai un sourire à cette idée. Mais je n'ai pas vraiment envie de le faire... Te tuer, ça serait me tuer aussi. Et puis ça ferait bien trop plaisir à mon frère.

Sa confidence me coupa un instant le souffle, non pas que j’ignorais que Damon me préfère morte que vivante, ça non. Mais le fait que Stefan restait imperceptiblement lié à moi, de quelques façons que ça soit, le fait qu’il ne désire pas me tuer comme ça avait pu être le cas par le passé. Je pris un air indignée et une moue que je savais sexy et irrésistible pour annoncer :

-Oh c’est très vexant, ainsi Damon serait vraiment heureux si j’étais morte, ça me blesse énormément ce que tu me dis là Stefan.

Stefan se rapprocha encore de moi, en était-il conscient ou pas ? Quelle que soit la réponse la tension sexuelle était évidente entre nous, j’aurais pu le faire craquer mais j’avais encore envie de jouer un petit peu…

Nos corps étaient maintenant tellement proches… Je ressentais de légères décharges électriques au creux de mon ventre lorsque sa peau effleurait la mienne à travers le tissu. Je ne pouvais empêcher mon bassin d’aller vers l’avant. Je ne laissais rien paraître de mes impressions et affichait toujours ce petit sourire joueur… en ce moment tellement hypocrite puisque lui comme moi savions qu’on ne jouait plus. Stefan avait était le seul homme que j’avais jamais aimé durant près d’un siècle, et nos corps ne cessaient de s’attirer comme des aimants. J’étais aujourd’hui une des personnes qui s’amusait de le voir souffrir… et je faisais ça tellement bien, comment y résister ?
- Arrêtes de mentir, Katherine. Tu te fous royalement de Damon. Tu t'en es toujours foutue, d'ailleurs.
Une phrase atrocement vraie je dois bien l’avouer. Je me reculais légèrement de sorte de mieux pouvoir le regarder. Je plongeais mes yeux dans les siens.
-Aoutch, oui, c’est vrai je mens : Damon n’a jamais vraiment compté pour moi… ça a toujours été toi.
Je laissais courir un doigt peint en rouge vif le long de son coup en esquissant un demi-sourire.
Quelqu’un toque à la porte, je ne sais pas si Stefan va sauter sur l’occasion pour déguerpir et me laisser seule. Je me retourne et me retrouve dos à lui. Je l’entends dire que c’est occupé, mon sourire s’élargit. Je le sens tout proche dans mon dos. Il se penche vers moi, vers mon cou. Je ne le vois pas mais je sens sa présence et la chaleur qui émane de son corps se rapprocher de moi. Nos souffles saccadés se mêlent. Alors il murmure à mon oreille :
- Comment se porte Elijah ?
Et commence à embrasser ma nuque. Chacun de ses baisers est une décharge qui passe dans tout mon corps. Mais je ne veux pas penser à lui, non je ne veux pas penser à Elijah, le seul homme en qui j’ai eu assez confiance pour lui donner la cure, symbole de ma liberté. Je me retourne et plaque violement Stefan sur une porte de toilettes. Mes lèvres à quelques centimètres des siennes j’oublie tout et l’embrasse fougueusement, sans aucune pudeur, comme je l’ai toujours fais avec lui.