Je travaillais depuis environ une heure et le Mystic Grill ne désemplissait pas. J'étais en train de servir une bière à un client au bar quand je fis Damon entrer. Je souris et lui fis coucou de la main aussi, tiens bizarre, il vient pas au bar. Bon, j'irais quand même le servir. Je finis ce que j'étais entrain de faire, à savoir nettoyer les tables, je m'approchais de Damon et lui dis en souriant :

- Bonsoir monsieur, qu'allez vous prendre ?

Une bouteille de bourbon sans doute comme souvent voir même toujours. Il était venu juste pour me voir ? Oh c'est mignon, je l'aime tellement mon chéri.

Je garais ma moto sur le parking du grill après avoir enfilé un autre t-shirt. Se donner rdv ici juste parce qu'il y avait la copine de mon frère me faisait lever les yeux au ciel. Pathétique, vraiment. J'entrais donc et la scène qui se déroulait devant me yeux m'écoeura. Damon et Alex. Elle avait l'air vraiment gentille, innocente et tout ce qu'Elena était avant d'être cet horrible monstre. Une grimace de dégoût passa sur mon visage, mais vite je soufflais un bon coup avant de sourire. Allez Stefan, tu peux bien faire ça pour ton frère après tout ce que tu lui as fait ! J'avançais d'un pas non assuré vers eux.

- Salut. dis-je en les regardant tous les deux.

Je me commençais à me demander ce que je faisais là. J'avais juste l'impression de tenir la chandelle, comme lorsqu'il était avec Elena. Bon Dieu ! Je ne tirais même pas la chaise, je me sentais mal à l'aise et tout ce que je trouvais à dire, en les regardant était :

- J'devrais vous laisser tous seuls... J'vais y aller...

Forcé de m'asseoir sur la chaise à côté de mon frère. Et voilà qu'il me fait un discours du Saint Damon. Mais qu'est-ce qui lui prend à lui d'être aussi gentil d'un coup alors que pendant plus d'un siècle il a été amer ? Je le regardais, les yeux plissés. Ce qu'il pouvait dire, je n'y croyais même pas. Au fond, cela ne serait même pas étonnant qu'il se fiche encore de moi. Il était possible que tout ceci soit encore un plan foireux pour me faire payer sa transformation. Pathétique. Je soupirais bruyamment avant de lui répondre, d'un ton plutôt calme, ce qui me surprenait moi-même.

- Ce qu'il me prend ? Et bien je devrais te retourner cette question, Damon. Premièrement, parce que ça fait des décennies que tu me pourries la vie, et du jour au lendemain, tu... Tu es celui que tu étais quand tu étais humain. C'est encore un de tes plans pour te venger de moi, c'est ça ? Et bien sache que ça fonctionne à merveille. Je finis par lever les mains et applaudis même. Bravo Damon. Tu as réussi à m'énerver une fois de plus. Faire semblant de faire comme si tout était si beau si rose pour toi, après la perte que nous avons eu... Non, franchement, félicitations !

J'allais partir mais un homme s'approcha de nous et nous salua, j'ignorais qui c'était :

- Bonsoir.

Mais alors qu'il allait repartir, Damon le força à s'assoir. J'allai derrière le bar chercher les deux bouteilles de bourbon ainsi que deux verres que je remplis de bourbon. Ils avaient l'air de se disputer mais bon. Je posais les deux verres pleins et les deux bouteilles sur mon plateau et partis vers la table de Damon. Je déposais les deux verres devant Damon et l'inconnu ainsi que les bouteilles, j'allais partir mais ma curiosité fut la plus forte. Je regardais l'inconnu :

- Excusez-moi de vous dérangez mais qui êtes-vous ?

Je voyais aucune ressemblance avec Damon, pas les mêmes yeux, pas les même cheveux, il lui ressemblait pas, à première vue donc il y avait peu de chance pour que ce soit son frère même si je sais qu'à part des jumeaux, des frères et sœurs se ressemblent pas forcément.

J'écoutais Damon. Là, il me laissait sur le cul ! Il avait la cure et il ne m'avait rien dit... J'étais stupéfait par tant de mensonges de sa part. Comment osait-il me mentir de cette manière ? Bien que nous nous envoyions des vannes puériles dans notre guerre de gamins, jamais nous n'avions caché quoi que ce soit à l'autre. Je me massais les tempes. Comment réagir à tout ça ?

- Ecoutes, c'est pas que je ne veux que tu changes ou que tu sois heureux... Je soupirais. C'est juste que... Toute cette situation me dépasse. Je sais pas comment vous vous y êtes pris mais... Elena et toi êtes passés à autre chose. Vous êtes genre heureux maintenant. Comme si rien ne s'était passé. Mais moi... Moi j'peux pas. Entre le départ de Rebekah et vous deux... Et tellement d'autres choses. J'peux pas tourner la page comme vous l'avez fait. Et je...

J'allais continuer sur ma lancée, mais la copine de mon frère revenait, déposant la bouteille et les verres sur notre table. Puis me regarda et me posait une question. Qui j'étais ? Un vampire complétement paumé. Rien que ça. Rien de plus dangereux qu'un vampire perdu qui ne savait pas où il en était... Je lui répondis :

- Stefan, le frère de Damon. Enchanté Alexandra.

Moi, je la connaissais. Je l'avais déjà aperçu au loin.

- Je suis désolé Damon pour mon comportement. Je suis content pour toi, pour vous deux. C'est juste que contrairement à vous, moi, je suis complétement malheureux.

Un sourire triste sur les lèvres, je me servais un verre que je bus cul-sec.

Damon était prêt à m'aider. Comme à chaque fois que j'en avais eu besoin, mais pas de cette manière. Il voyait bien que j'étais mal, que la tristesse s'était emparée de mon coeur. Et il voulait réparer ça. Faire en sorte que son petit frère aille mieux. Mais voilà, qui avait-il à faire lorsqu'on perdait son grand amour et qu'on se voyait délaisser par nos amis ? Pas grand chose, voir rien. Alors, un nouveau soupire s'échappait de ma gorge. Buvant un autre verre, je m'étranglais avec le liquide à cause des propos de mon frère.

- Qu... Quoi ?

J'essuyais l'alcool que j'avais recraché sur la table avec des serviettes en papier et regardais successivement Damon et Alexandra. Comment osait-il ? Comment savait-il ? Je repris vite mes esprits et me redressais sur ma chaise, raclant ma gorge.

- Oui, tu te trompes sur toute la ligne. Je... J'ai perdu autant que toi Elena, Damon. Je fais mon deuil à ma manière, tout comme toi. Et.. Tu ne peux pas m'aider. Il n'y a rien à faire. C'est... Fini.

Ou comment détourner la conversation...